Sylvie Callet reçoit le 21e Prix Hemingway 2025

Le 21e Prix Hemingway revient à Sylvie Callet avec sa nouvelle « Épiphanie »…

Les mots de Laure Adler et Marion Mazauric

 » C’est une nouvelle remarquable par sa construction littéraire, les valeurs de transmission et l’émotion partagées », explique Laure Adler, en annonçant la victoire d’Épiphanie de Sylvie Callet, après trois tours de scrutin. « C’est un beau texte, qui se passe à l’extérieur de l’arène, l’histoire d’un enfant mal aimé qui va découvrir sa vocation de sastre, celui qui coud les costumes de lumière », raconte Marion Mazauric, l’éditrice du Diable Vauvert. « C’est bien, de plus en plus de femmes participent au concours et elles renouvellent le regard sur la thématique de la tauromachie » .

Une victoire célébrée en grande pompe

Le samedi 7 juin 2025, lors de la Feria de Nîmes au Musée des Cultures Taurines, SYLVIE CALLET s’est vue attribuer le 21e PRIX HEMINGWAY par les Avocats du Diable. Cette distinction annuelle, qui honore une nouvelle évoluant dans l’univers taurin, lui vaut une récompense de 2000 euros ainsi qu’un accès au callejón des arènes nîmoises pour la prochaine Temporada, gracieusement offert par Simon Casas production.

Un jury prestigieux présidé par Laure Adler et comprenant François Bachy, Michel Cardoze, Marion Mazauric, Marianne Payot, Anne Plantagenet, Eddie Pons, Claude Sérillon et Fabien Penchinat (lauréat de l’édition précédente), a eu la tâche délicate de choisir parmi 28 nouvelles finalistes. Les délibérations se sont déroulées en aveugle le 6 juin à l’hôtel Imperator Maison Albar, préservant l’anonymat des participants jusqu’au dénouement.

La lecture publique de l’œuvre gagnante a eu lieu le lundi 9 juin à 15h30 dans les jardins de l’Hôtel Maison Albar Imperator, partenaire de longue date du concours, interprétée par Gil Galliot, metteur en scène et ancien lauréat de 2017.

Portrait d’une autrice engagée

Née à Paris le 13 décembre 1965, Sylvie Callet a grandi dans le Var, région qu’elle continue de fréquenter assidûment, et réside actuellement en Rhône-Alpes. Suite à sa formation lyonnaise avec Aleph-Écriture, elle fonde en 2002 l’association Écriture & Papyrus à Villefranche-sur-Saône, dédiée aux ateliers d’écriture créative littéraire. Parallèlement, elle a exercé pendant quinze ans comme formatrice en rédaction professionnelle dans le secteur médico-social. Depuis plus de deux décennies, elle anime des ateliers d’écriture au Papyrus et dans divers environnements : établissements pénitentiaires, écoles, entreprises, hôpitaux, etc.

Son parcours littéraire comprend plusieurs romans et récits. En 2016, « Les Murs noirs », évoquant l’existence des jeunes pensionnaires incurables d’Ainay à Lyon, reçoit à Paris le prix Handi-Livres avec mention spéciale. En 2023, elle fait paraître chez Caïman « Fatum », roman noir social centré sur la jeunesse des quartiers, qui décroche le prix Lyon Polar 2023 Dora-Suarez et figure parmi les finalistes du prix du roman noir de Cognac 2023 et du prix Chien Jaune de Concarneau 2024. Fin 2024, elle publie « Poupée », thriller psychologique, toujours chez Caïman. Elle contribue également à deux anthologies collectives : « Sombres enfances » (Dora-Suarez, Caïman), prévu pour 2025, et « Ceci n’est pas une pipe », hommage surréaliste exclusivement féminin des éditions Arcane 17. Elle co-dirige « Les dames du noir », collectif d’autrices de polar créé en 2024.

Un concours international aux multiples voix

Cette édition 2025 a rassemblé 160 nouvelles issues de douze nations, évaluées en français, anglais et espagnol par un comité de lecture fidèle. Le recueil des douze meilleures œuvres de cette édition commémorative sera publié sous le titre « Épiphanie » le 11 septembre 2025 aux éditions Au diable vauvert, avec une présentation prévue lors des Ferias du Riz à Arles et des Vendanges à Nîmes, à la librairie Teissier le samedi 20 septembre.

Pour la première fois, les autrices représentent la majorité du sommaire, qui comprend notamment : « Épiphanie » de Sylvie Callet (lauréate), « L’alternative » de Laurent Aussel, « La grenouille et le ragondin » de Jean-Noël Avesque, et « One bull show » de Bénédicte Belpois.

Composition complète des auteurs :

  • Épiphanie, Sylvie Callet, lauréate du 21e Prix Hemingway
  • L’alternative, Laurent Aussel
  • La grenouille et le ragondin, Jean-Noël Avesque
  • One bull show, Bénédicte Belpois
  • Le greffier, Caroline Chemarin
  • Indulto, Vanessa Fuks
  • Les doigts d’or de la Maestranza, Aurélie Guarderas
  • Esperantauro, Hélène Goffard
  • Espontaneo, Franck Martini
  • Palenque, Luce Perez
  • Un petit pas de côté, Sébastien Perrin
  • Noir, François Servant
© Sylvie Callet et le jury – Midi Libre – Tom Serrano

Le discours de remerciement de Sylvie Callet

 » Recevoir, en pleine feria de Nîmes, le fabuleux prix Hemingway des mains de la charmante femme de lettres et de caractère Laure Adler pour ma nouvelle « Épiphanie », voilà ce qui a motivé mon départ précipité de l’excellent salon du polar Thermes noirs, dans le sud-ouest. Une très grande joie pour moi !

Outre Jean-Yves Bauchu que je remercie grandement pour son accueil – et ses photos -, j’ai eu le grand plaisir de faire la connaissance des prestigieux membres du jury des Avocats du diable, présidés par Eddie Pons, dont l’éditrice Marion Mazauric et la journaliste Marianne Payot. J’ai aussi rencontré l’écrivain Daniel Saint-Lary avec qui nous avons des amis communs et Fabien Penchinat, lauréat du prix Hemingway 2024.

J’étais ravie que mon sculpteur de mari Jean-Michel Debilly, mon frère Olivier, Arlésien depuis peu, et mon neveu Imad venu de Tarbes aient pu assister à cette remise de prix.

Le trophée m’est confié pour un an, j’en prendrai grand soin. Et je ferai également partie du jury l’an prochain.

Encore un grand merci à toutes et tous (et à toi, Carole Bonzom, qui as pris tous les risques pour que j’arrive à bon port en temps et en heure). « 

© Discours de Laure Adler – Midi Libre – Tom Serrano

Extrait de la nouvelle « Epiphanie » de Sylvie Callet

Avec sa nouvelle « Épiphanie », Sylvie Callet s’est vue décerner le prix Hemingway. Son récit met en lumière un jeune enfant évoluant au sein d’une famille déchirée par l’amour de la tauromachie. Cette œuvre empreinte de délicatesse explore l’univers taurin avec finesse en s’appuyant sur le métier de sastre, l’artisan qui confectionne les habits de torero.

 » Il est à peine quinze heures, mais le brouillard qui grignote le ciel depuis l’aube a fini par avaler le jour. Une mer de coton noie la campagne bourguignonne. La Corolla grise de la famille Bayle, dont l’ordinateur de bord indique la date du vingt-quatre décembre, fend sans bruit le voile blafard qui se referme aussitôt sur elle comme un linceul.

Bastien, neuf ans, garçon frêle aux traits délicats, éprouve la désagréable impression que tout, autour de lui, disparaît dans le néant. Son pire cauchemar semble en passe de se concrétiser : il se sent pris au piège dans le véhicule familial, otage d’une boucle sans fin. « …

Article dans le journal Midi Libre

L’auteure de roman noir Sylvie Callet s’est imposée devant 160 candidats

La tauromachie ? « Je n’y connais pas grand-chose ». Les corridas ? « J’en ai vu une, une fois, il y a longtemps, c’est puissant », sourit Sylvie Callet en recevant le prix Heminway des mains de Fabien Penchinat, le vainqueur de l’an dernier, comme le veut la tradition, dans l’écrin du musée des Cultures taurines, ce samedi soir, après la corrida.

« Cette année, nous avons reçu 160 nouvelles du monde entier », explique Eddie Pons, le président des Avocats du diable qui a lancé ce prix. Des textes passés au crible de deux comités de lecture, en français et en espagnol, avant d’arriver entre les mains du jury.

La suite sur Midi Libre : https://www.midilibre.fr/2025/06/07/feria-de-nimes-sylvie-callet-remporte-le-prix-hemingway-de-la-nouvelle-pour-epiphanie-12747903.php

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